CARTOGRAPHIE (De famille), 2022 - ...

Série ouverte

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Cartographie (De famille) est une réflexion sur le concept de carte, comprenant les cartes non seulement comme des représentations géographiques, mais aussi comme des traces d'histoires, de souvenirs et de liens familiaux à travers le temps et l'espace. Dans cette exposition, je crée une série de peintures et de collages qui fonctionnent comme des cartes émotionnelles, explorant mon identité et celle de ma famille à travers la mémoire visuelle. Ces œuvres sont marquées par la nécessité de chercher la couleur pendant l'obscurité du confinement, une période d'introspection et d'isolement, où l'art est devenu une forme de connexion avec mon passé et mes racines. À travers ces travaux, j'évoque un sentiment de retour chez soi, à la fois sur le plan personnel et géographique, représentant les liens familiaux qui s'étendent entre l'Amérique Latine et l'Europe.
Dans mes peintures, j'utilise une palette de couleurs vibrantes qui évoquent la chaleur de ma terre natale, l'Argentine. Ces couleurs ne représentent pas seulement le paysage, mais aussi les émotions qui accompagnent les souvenirs de ma famille et de mon pays d'origine. Les collages, quant à eux, fusionnent les peintures avec des photographies familiales, créant une narration visuelle qui transite entre le passé et le présent. Chaque collage est un portrait fragmenté des membres de ma famille, qui se reconfigurent en de nouvelles formes et configurations, symbolisant à la fois la proximité et la distance entre eux. 
L'une des œuvres les plus marquantes, par exemple, explore la figure de mon grand-père, qui a émigré d'Espagne en Argentine. Dans cette œuvre, les éléments du collage se mêlent à des photos anciennes de ma famille, accompagnées de coups de pinceau faisant allusion aux voyages et aux changements, tant physiques qu'émotionnels, qui ont marqué mon histoire. L'œuvre parle non seulement de la migration, mais aussi des liens qui demeurent vivants à travers les générations, représentés visuellement par les couches de peinture et les images entrelacées. 

Migrer, c'est aussi comprendre que l'identité n'est pas un lieu fixe. En revenant en Europe, là où mes grands-parents sont nés, tout en gardant le lien avec Buenos Aires, je me sens à la fois d'ici et d'ailleurs, mais aussi un peu de nulle part. La mobilité des lieux fait écho à la mobilité de l'identité, qui se transforme, se réinvente au fil du temps et des expériences.

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Maria Duro